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Mauritanie : un ex-sénateur accusé de corruption en grève de la faim

Mauritanie : un ex-sénateur accusé de corruption en grève de la faim

Mauritanie

L’ancien sénateur mauritanien Mohamed Ould Ghadda, inculpé pour “corruption” et détenu à Nouakchott depuis deux mois, a annoncé au juge d’instruction qui l’interrogeait qu’il avait entamé une grève de la faim, a-t-on appris vendredi auprès de ses avocats.

Cet ex-sénateur, interpellé le 11 août, avait auparavant mené pendant plusieurs mois une fronde contre le projet de réforme de la Constitution du président mauritanien Ould Abdel Aziz, prévoyant notamment la disparition du Sénat.

Le texte avait finalement été adopté début août lors d’un référendum boycotté par une partie de l’opposition.

“Le sénateur a annoncé jeudi au juge d’instruction qu’il observait une grève de la faim depuis trois jours pour protester contre de mauvais traitements”, a déclaré à l’AFP l’un de ses avocats, Me Yarba Ould Ahmed Saleh.

Le régime l’accuse d’avoir reçu de l’argent de deux hommes d’affaires vivant au Maroc et opposés au chef de l’Etat et de l’avoir distribué à d’autres sénateurs pour bloquer la révision constitutionnelle. Douze autres sénateurs, quatre journalistes et deux syndicalistes ont été placés sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette affaire.

L’ancien sénateur “proteste contre des privations qu’on lui impose, s’agissant notamment de son alimentation, et contre l’intrusion de l’exécutif dans les affaires judiciaires”, a expliqué son avocat.

Dans un communiqué, le collectif de ses avocats a dénoncé de “graves atteintes aux droits de l’homme” à son encontre, citant des “actes de violences et d’humiliation dans la maison d’arrêt” et accusant les autorités de l’avoir “molesté violemment et entrainé avec brutalité dans la cour de la prison”.

L’ancien sénateur a été menotté “comme un vulgaire délinquant” lors de son extraction jeudi de la prison pour sa première comparution depuis plus d’un mois devant le juge d’instruction, selon ses avocats, qui exigent qu’il lui soit réservé un “traitement digne d’un prisonnier d’opinion”.

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